30 mars 2011
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Juillet 1939. Cet été-là, qui songe encore à être heureux? Anton, adolescent hollandais. Pour lui, le bonheur c'est une paire d'avirons, une yole à l'étrave fuselée et des cours de rowing le samedi, à bord d'un huit avec barreur ou d'un deux sans barreur. L'Europe peut bien trembler, le jeune homme l'abandonne à la porte du hangar à bateaux. Son univers, c'est la lumière sur cette rivière de la banlieue d'Amsterdam où a lieu l'entraînement; l'instructeur, un Allemand mystérieux; David, le copain taciturne aux boucles noires, ironique et cordial; les premières compétitions. Six ans plus tard, alors que les bombardiers traversent un ciel noir, direction l'Allemagne nazie, Anton se souvient. Et nous broie le cœur. Dans ce bref et magistral roman d'initiation, Van den Brink (né en 1956) s'interdit tout excès, tout lyrisme, toute effusion. Son écriture sèche, extraordinairement précise, dit sa fascination pour les reflets dans des eaux miroitantes, le mouvement des corps, les inquiétudes diffuses d'une jeunesse cherchant sa place en ce monde, le soleil sur la peau et le bois des esquifs. C'est simple, limpide, poignant.